On ne change pas une équipe qui gagne [PV : Kenzie]

Kenzie & Leo

On ne change pas une équipe qui gagne

Leonor se leva d'assez bonne humeur. Il était encore tôt -6h du matin- et la nuit recouvrait encore le grand campus de l'université de Liverpool. Aucune lumière, si ce n'est celle de son plafonnier, n'éclairait la chambre universitaire, qu'elle occupait depuis trois ans. Les cours avaient commencé depuis seulement quelques jours, et Leo entamait sa troisième année de droit. Elle était revenue d'Espagne, où elle avait passé ses vacances, cinq jours auparavant. Toujours aussi déterminée et bosseuse, elle s'était donné, comme à son habitude, un emploi du temps surchargé, cumulant les cours facultatifs et les activités extrascolaires. On était mardi, et sa matinée était d'ailleurs une des plus chargées de la semaine. Mais la perspective du déjeuner lui rendit le sourire.

Elle avait rendez-vous avec Mackenzie Cooper, une de ses amies. Kenzie était une des seules personnes avec qui Leo était sincère. Même si la jeune blonde pouvait hausser un sourcil dubitatif et carrément narquois quand elle entendait Leo parler des vendettas qu'elle menait, Kenzie était une amie sur qui la jeune fille pouvait compter ; et c'était réciproque. Les deux jeunes femmes se ressemblaient beaucoup, psychologiquement parlant, et c'était d'ailleurs étrange qu'elles s'entendent aussi bien. Kenzie aussi était une jeune femme populaire, et qui attirait l'attention, ce qui aurait normalement du amener Leo à la considérer comme une rivale. Mais, un peu méfiantes au début, elles avaient toutes deux compris qu'elles n'étaient pas une menace l'une pour l'autre, et leur amitié s'était construite petit à petit, notamment à travers les messages que les deux filles s'envoyaient régulièrement. Leonor avait connu Mackenzie lors d'une soirée, à Londres, alors qu'elle passait Noël chez son père, deux ans auparavant. Intriguées l'une par l'autre, les deux jeunes filles avaient échangé leur numéro et gardé contact depuis ce temps-là. Leonor n'avait pas vu Mackenzie depuis l'été, où elles s'étaient brièvement croisées à Londres, avant que Leo ne parte pour l'Espagne, et la jeune brune avait été ravie d'apprendre à la fin de l'été que Mackenzie venait reprendre ses études à Liverpool, même si cette dernière lui avait avoué qu'elle aurait nettement préféré les poursuivre à L.A. Quoi qu'il en soit, Leo avait donc hâte de la revoir, d'autant qu'elle tenait à l'informer des derniers ragots qu'elle avait récolté. La jeune brune tenait toujours à être la mieux informée, et depuis cinq jours qu'elle était là, elle n'avait pas perdu son temps. Cela la fit sourire. L'année s'annonçait prometteuse.

Secouant la tête pour sortir de ces histoires, elle se leva, et s'habilla d'une robe blanche à motifs floraux, qui mettait en valeur son teint bronzé. L'accompagnant d'une veste cintrée et d'escarpins assortis, elle se maquilla devant sa coiffeuse, avant de tresser ses longs cheveux bruns. Satisfaite de l'image que lui renvoyait son miroir, elle saisit un de ses sacs Hermès, glissa ses livres de cours dedans, et sortit de sa chambre. Leonor accordait une grande importance à l'apparence des gens, aussi ne sortait-elle jamais sans être très bien habillée. Elle était réputée pour avoir beaucoup de classe, et tenait à conserver cette étiquette.

Dans un des amphithéâtres de la Pankhurst's House, elle retrouva ses condisciples. Aussitôt, le petit groupe de filles qui la suivait partout, sa "petite cour", comme celle de toute fille populaire se respectant, la rejoignit pour s'asseoir à côté d'elle. Leonor ne pouvait pas vraiment parler d'elles comme ses amis : elles ne connaissaient de Leo que son "masque" de fille populaire, et ne savaient rien de son enfance en Espagne, dans un milieu modeste. Leo ne leur parlait jamais non plus de ses plans calculateurs ou de ses vendettas, pour toujours rester en haut de l'échelle sociale. Non, elle se contentait de dire "Faites cela", et elles exécutaient. Elles n'avaient rien à voir avec Mackenzie, par exemple, à qui Leo pouvait être franche sur ses idées calculatrices, ou avec Elisabeth, qui elle connaissait véritablement les deux facettes de Leonor, et était une vraie amie.

Les quatre heures de droit constitutionnel s'écoulèrent dans une morne lenteur, et ce fut avec soulagement, qu'à midi, reposant enfin son poignet fatigué par des heures de prise de notes -elle détestait prendre des notes avec un ordinateur. Pour elle, rien ne valait un stylo et du papier-, elle abandonna ses "suivantes", pour se diriger vers la cafétéria, où elle avait rendez-vous avec Kenzie. D'ordinaire, Leo et ses amies déjeunaient dans un endroit un peu plus chic - au restaurant de l'université, ou en dehors de la fac-, mais, avec Kenzie, elles avaient décidé d'un commun accord d'aller à la cafeteria : en début d'année, il était toujours intéressant de repérer les nouveaux venus : garces, intellos... Ou jolis garçons. Et les deux étant soucieuses de l'image qu'elles renvoyaient, ce genre de précautions était important.

Prenant une simple salade composée avec une limonade, Leonor s'assit à une table près des hautes baies vitrées, et se mit à attendre Kenzie. Quand la jeune blonde se glissa en face d'elle, posant son plateau sur la table, Leo lui fit un sourire éclatant :

"Hello Kenzie... Ca va ?"

Prenant une gorgée de limonade, la jeune fille choisit de commencer par les banalités, avant de passer à des sujets plus intéressants pour elles deux :

"Quoi de nouveau depuis juin ? La grisaille anglaise et le manque de plages à l'eau turquoise ne t'ont pas encore tuée, à ce que je vois..." fit-elle avec un petit sourire.

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“ Leonor + Mackenzie ♦ Déjeuné entre amies „

Aujourd'hui, trouver Mackenzie Cooper sur les bancs de l'amphi de psychopathologie de 10 h, sera une mission impossible. Elle n'était là que depuis quelques semaines et pourtant, elle manquait déjà un cours. Pourquoi me demanderez-vous ? Elle n'avait pas déjà décidé de mettre son année en péril, elle était bien trop consciencieuse pour cela. Alors pourquoi n'était-elle pas en cours ? Et bien parce qu'elle se trouvait dans un parc, non loin du campus, en train de courir jusqu'à n'en plus pouvoir. Non, elle n'est pas poursuivie par un psychopathe qui souhaite se nourrir de ses entrailles (Halloween oblige). Ses écouteurs vissés dans ses oreilles, elle parcourt donc ce parc, tentant d'oublier la rencontre de la veille. Ben oui, tomber par hasard sur son mari épousé suite à une soirée de beuverie et pas revu depuis des mois, avec qui on est en guerre, ça perturbe. Elle avait passé une nuit affreuse et n'était pas vraiment parvenue à fermer l'oeil. Elle se voyait mal écouter un enseignant lui donner des informations qu'elle avait déjà et quand bien même le contenu de son cours serait intéressant, la jeune Maddie se chargerait de lui enregistrer le cours afin qu'elle ne manque rien. Si ce n'était pas merveilleux .

Après près d'une heure trente de courses et d'étirement, Kenzie réalise qu'elle allait certainement être en retard à son rendez-vous avec Leonor, ou Lénor comme elle aimait à la surnommer (elle avait vu ce nom sur une publicité durant un court passage à Paris et avait tout de suite fait le rapprochement avec son amie), qu'elle n'avait pas vue depuis le mois de juin. Kenzie n'avait que très peu d'amis, fille comme gars. Les amitiés, ce n'était pas vraiment son truc. Se lier d'amitié avec quelqu'un exigeait de se confier, de s'ouvrir et d'être véritablement soi avec cette personne et ça, Mac n'était pas du tout prête à le faire. Elle n'était vraie avec personne. Elle se contentait de présenter à ses petits camarades, des versions d'elles qui pouvaient leur convenir, jouant ses divers rôles à la perfection et changeant de masque avec une aisance incroyable. La seule personne avec qui elle était 100% vraie, c'était Dylan, mais ce n'était pas de sa volonté. Ce fut le seul à ne pas s'arrêter à ce qu'elle montrait, mais à regarder bien au-delà, la faisant alors totalement perdre pied.
Avec Lénor, c'était encore différent. Elle n'était pas toujours d'une franchise exemplaire, mais il n'y avait pas de faux-semblants. Elle ne jouait pas la comédie en sa compagnie ou plutôt, elle ne se sentait pas obligée de jouer la comédie comme avec tous les autres. Si Dylan lisait en elle comme dans un livre ouvert, Lénor la poussait petit à petit à baisser sa garde et à apprendre à se montrer telle qu'elle était. Elle n'en était pas encore au point des grandes confidences et des grandes embrassades (rares étaient les personnes desquelles elle acceptait le contact physique), mais c'était bien là ce qui ressemblait le plus à une relation saine. Elle appréciait Lénor, appréciait sa compagnie, appréciait le personnage qu'elle était, bien qu'elle ne cautionnait pas tout ce qu'elle faisait. Elles avaient de nombreuses différences, mais c'était là en partie ce qui les rapprochait. Elles n'étaient pas d'accord sur tout, mais elles étaient d'accord de ne pas être d'accord et c'était très bien comme ça.

Elle s'empresse donc de rejoindre sa chambre universitaire, saute dans la douche (elle n'allait quand même pas jouer la scène des retrouvailles, toute dégoulinante de sueur), en profite pour laver ses cheveux (eh oui, malgré l'heure, elle ne peut s'en empêcher...une vraie lady! ), enroule une petite serviette blanche autour de sa tête, puis farfouille dans son placard afin de trouver quelque chose à se mettre sur le dos. Les températures devenaient de plus en plus fraîches, mais la Californienne qu'elle était refusait d'enfiler des collants ou de mettre une écharpe. C'était bien trop déprimant ! Elle attrape donc une robe à manches longues en lainage vert foncé arrivant juste au-dessus du genou, robe qu'elle surmonte d'une veste en jean bleu clair, avant d'attraper une paire de bottes noires légèrement cloutées, de tresser ses cheveux encore un brin humide et de poser enfin son regard sur sa montre. 12h13. Mince. Il lui fallait accélérer le pas. Elle attrape son sac à main noir et quitte sa chambre d'un pas pressé, direction le restaurant du campus. A chaque fois qu'elle devait manger sur le campus, elle optait pour le restaurant. Elle n'avait déjà pas envie d'être là, s'il fallait en plus qu'elle se gave de nourriture anglaise approximative et un peu louche, ça n'allait pas le faire. Le restaurant n'était pas un établissement 3 étoiles, mais c'était déjà bien mieux !

Une fois à l'intérieur, elle se dirige vers le comptoir des poissons, optant pour un saumon vapeur et ses petits légumes, une bouteille d'eau et une tartelette aux pommes, avant de partir à la recherche de son amie. Il y avait affluence à cette heure-ci, mais elle n'eut pas de mal à reconnaitre Leonor Chambers, assise là, en plein milieu de la salle avec ce petit air supérieur qui la caractérisait et qui lui allait si bien, jetant de petits coups d'oeils faussement intéressés aux personnes présentes autour d'elles. Un petit sourire amusé étira les lèvres de la jolie blonde, qui s'élança alors vers son amie.

- Hello Kenzie, ça va ?

La blondinette gratifie son amie d'un large sourire, avant de poser son plateau, puis de se pencher vers la jolie brune et de poser un baiser sur son front, comme elle le faisait souvent.

- Coucou Lenor.
Elle trouvait cela bien moins dérangeant qu'une bise quelconque. Elle accroche son sac au petit crochet prévu à cet effet placé juste sous la table, avant de s'installer finalement en soupirant.

- Quoi de nouveau depuis juin ? La grisaille anglaise et le manque de plages à l'eau turquoise ne t'ont pas encore tuée, à ce que je vois...

Kenzie échappe un petit rire amusé, avant de répondre en ôtant sa veste

- Et non, je résiste encore comme tu peux le voir, mais je pense que l’Angleterre aura vite raison de moi ! En feignant une petite moue dépitée, puis de poursuivre

- Sinon hum, quoi d'autre...oh oui, j'ai rencontré mon mari hier.
Devant l'air béa de son amie, elle rajoute donc
- Oui mon mari épousé à Vegas. J'ignorais qu'il étudiait ici et je lui suis littéralement rentré dedans à la bibliothèque.
Elle lève les mains au niveau de ses épaules afin d'illustrer l'énormité de son propos, puis prend ses couverts et découpe un petit morceau de saumon, l'air de rien, avant de lui retourner la question

- Et toi alors, quoi de nouveau ? C'était du grand Kenzie : balancer une nouvelle énorme avec une décontraction incroyable. À l'intérieur, elle bouillait littéralement, mais elle arborait un air étrangement serein et conservait cet air détaché dont elle ne se défaisait jamais, alors qu'elle porte sa fourchette à sa bouche.

©flawless

Kenzie & Leo

On ne change pas une équipe qui gagne

Accrochant rapidement son sac au crochet de la table, Mackenzie lui déposa un baiser sur le front avant de s'asseoir en lui souriant, tout en la saluant :

"Coucou Lenor"

Lenor était le surnom qu'elle donnait à la jeune brune depuis qu'elles étaient devenues vraiment proches, soit un an et demi maintenant à peu de choses près. Leo n'avait jamais vraiment compris comment elle avait trouvé ce diminutif. Juste enlever le "o", ce n'était pas franchement naturel. Mais c'était joli, et Kenzie était la seule à l'appeler comme ça. Comme à son habitude, la jolie blonde ne lui avait pas fait la bise. C'était typique de Mackenzie, elle ne l'avait jamais vu le faire. Toutefois, Leonor devait admettre que les bises des gens étaient quand même assez surfaites en général. Mackenzie avait le mérite d'être plus sincère.

Taquinant son amie, elle l'interrogea sur son "adaptation" au milieu anglais. Tout en piquant sa fourchette dans sa salade composée, Leonor écouta la réponse de la jeune fille :

Et non, je résiste encore comme tu peux le voir, mais je pense que l’Angleterre aura vite raison de moi !

- Allons, allons, Kenzie, je t'ai connu plus combative ! rétorqua la jeune brune avec un sourire moqueur.

Leo savait pertinemment que rien de ce qu'elle pourrait dire aujourd'hui sur Liverpool n'allait faire bondir de joie le coeur de Mackenzie. Cause perdue : la jolie blonde était aussi têtue qu'elle. Heureusement ou malheureusement, selon le point de vue. Mais Leo était persuadée que Kenzie allait s'y plaire. D'autant que l'underground n'était pas encore véritablement mis en place, mais une fois que ce serait fait... La ville et la fac allaient vraiment changer de visage pour elles deux. D'autant que Leonor savait que Mackenzie était une véritable épicurienne dans l'âme, et beaucoup plus propre à apprécier les fêtes et les "approvisionnements" de l'underground qu'elle-même, qui n'y allait surtout que pour se montrer.

Savourant le poulet croustillant mélangé aux tomates fraîches, elle entendit Mackenzie lancer d'un air détaché, comme elle aurait parlé de la météo ou d'un cours de psychologie :

- Sinon hum, quoi d'autre...oh oui, j'ai rencontré mon mari hier.

Leonor resta bouche bée. Elle faillit répondre "Je sais", rien que pour voir le visage de Kenzie à cette nouvelle, mais se retint. Car Leo le savait... D'Austin lui-même ! Elle connaissait le jeune homme depuis sa première année de fac. Elle n'allait pas dire qu'ils étaient proches. Enfin si. Enfin ils s'entendaient quand même assez bien, même si cet enfoiré avait une certaine tendance à la charrier un peu trop à son goût. Mais ce qui la fit rester béate, ce fut la tête de Kenzie, qui piquait avec négligence son repas avec sa fourchette, continuant à développer la situation comme si tout était parfaitement normal. Leo se tut donc pour l'instant, et écouta les précisions :

- Oui mon mari épousé à Vegas. J'ignorais qu'il étudiait ici et je lui suis littéralement rentré dedans à la bibliothèque.

Avant que Leonor n'ait eu le temps de rétorquer, Kenzie continua sur sa lancée :

- Et toi alors, quoi de nouveau ?

C'était habituel chez Mackenzie. Faire comme si de rien n'était, alors que Leo se doutait que la jeune blonde guettait sa réaction, et n'était pas aussi indifférente que ça à ce mariage. Surtout qu'Austin, comme ils étaient amis depuis longtemps, lui avait tout raconté, et que Leo savait que Kenzie avait voulu divorcer. Sans succès, à cause de cet imbécile d'Austin. Décidant de le prendre sur le même ton que la jeune blonde, Leonor rétorqua avec humour :

- Moi écoute, rien de bien neuf... J'ai juste renversé un soda sur la tête de ton imbécile de mari la dernière fois que je l'ai croisé. Il faut dire qu'il commençait à devenir pénible !

Voyant que c'était au tour de Mackenzie de la regarder bouché bée, Leonor précisa :

- Austin Nielson. On parle bien du même, non ? Ou tu en as un deuxième, caché quelque part ? Oui, je suis déjà un tout petit peu au courant. Oh rassure toi je suis la seule, fit-elle en voyant l'air inquiet de Kenzie. Aus' est un enfoiré notoire, mais il n'est quand même pas méchant au point de crier ça sur les toits de la fac.

Quoique. Austin était tout à fait capable de faire un truc pareil. Leo se mit un mémo mental pour lui demander de ne pas le faire. Elle se rendit compte qu'elle charriait son ami même quand il n'était pas là. Austin et Leo étaient comme chiens et chats. Ils s'envoyaient des piques à longueur de temps, mais au fond ils s'aimaient bien. Réalisant qu'elle n'avait pas encore dit à son amie d'où elle tenait son information, la jeune brune précisa :

- C'est Austin qui me l'a raconté. Mais je dois admettre que tu as bon goût. Quitte à épouser quelqu'un, tu aurais pu tomber sur pire... Et ne t'inquiètes pas, il va bien finir par accepter de divorcer ! Après tout, qui te supporterait plus de dix jours ?

Elle lui fit un petit clin d'oeil moqueur en terminant sa phrase. Leo aimait bien plaisanter, et elle se le permettait là car elle était sûre que la situation allait s'arranger entre ses deux amis qui eux, ne pouvaient pas se voir en peinture entre eux. Elle connaissait Austin, il n'y avait pas de raison pour qu'il continue vraiment à embêter Mackenzie s'il voyait que ça la gênait réellement.

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» Kenzie - I'm a creep, i'm a weirdo !